LE
SON Le
son est produit par une vibration de l’air, qui se propage. On
définit le son à l’aide deux paramètres : 1.
la fréquence (son aigu ou grave) exprimée en hertz (Hz) 2.
l’intensité (son fort ou faible) exprimée en décibels (dB) L’oreille
humaine peut entendre des sons situés entre 20 et 20 000 Hz et d’une intensité
allant de 0 dB (seuil d’audition) à 130 dB (seuil de douleur). Les
sons de la parole se situent entre 150 et 8 000 Hz. Une
fois émis, le son est capté par l’oreille, qui le transforme en influx nerveux.
Celui-ci se propage sous forme d’impulsions électriques jusqu’à l’aire auditive
du cerveau. Le son est alors perçu.
L'OREILLE L'oreille se décompose en trois parties : - L'oreille externe qui comprend le pavillon et le conduit auditif fermé par le
tympan. Le pavillon capte les sons environnant (ondes) et les transmet au
tympan à travers le conduit auditif. - L'oreille moyenne qui est une cavité remplie d'air contenant les osselets :
le marteau, l'enclume et l'étrier. Les sons font vibrer le tympan, qui transmet
ces vibrations aux osselets, puis à l'oreille interne. - L'oreille interne comprend la cochlée qui est l'organe de l'audition et le
vestibule qui sert à l'équilibre. Tout au long de la cochlée se trouvent les
cellules ciliées internes (3500) et externes (12500), qui sont reliées au nerf
auditif. La cochlée est remplie d'un liquide mis en mouvement par les vibrations des
osselets. Ce mouvement agite les cils des cellules ciliées, qui transforment
les vibrations en impulsions électriques. Celles-ci sont transmises au cerveau
par le nerf auditif.
Les différents types de surdité : - Les surdités de transmission : elles sont dues à des atteintes de l'oreille
moyenne et/ou externe. Ce sont les plus fréquentes. La perte auditive est inférieure à 60 dB. Beaucoup peuvent bénéficier d'un
traitement médical et/ou chirurgical. Les surdités de transmission les plus fréquentes sont souvent acquises dans la
petite enfance : otites séreuses, perforation du tympan. - Les surdités deperception : elles sont dues à une atteinte de l'oreille
interne et/ou des voies et centres nerveux. Elles sont moins fréquentes, et
peuvent être légères moyennes, sévères ou profondes. Elles ne sont pas accessibles à un traitement médical et/ou chirurgical.
D'autres aides peuvent permettre d'y pallier partiellement dans certains cas :
prothèses auditives et implant cochléaire. Pourquoi est-on sourd ? Les surdités de perception peuvent être acquises (infection pendant la grossesse,
médicaments, pathologie à la naissance, méningites,...) ou génétiques. Les différents degrés de surdité
Incidence de la surdité sur le langage La surdité a toujours des conséquences sur la
qualité du langage oral. Les difficultés sont d’autant plus marquées que
la surdité est importante et précoce. Le retentissement sur le langage sera tout à
fait différent selon l’âge d’apparition des troubles. On distingue : * La surdité pré-linguale, apparue avant
l’acquisition du langage (avant 18 mois) * La surdité péri-linguale, apparue pendant la
période d’acquisition du langage (entre 18 et 36 mois) * La surdité post-linguale, apparue après
l’acquisition du langage (après 3 ans). LES
APPAREILLAGES POSSIBLES 1) les
prothèses auditives classiques Pour les
surdités les plus légères, des prothèses auditives traditionnelles peuvent
convenir ; le son extérieur est alors amplifié et transmis de façon classique à
l’oreille interne.
Une prothèse se
compose de trois éléments : un micro, le corps de la prothèse, qui adapte le
son au type de surdité de l’individu, et un haut-parleur qui restitue le son,
sans oublier la pile qui alimente l’appareil.
Trois sortes de
prothèses peuvent être distinguées : * Les contours
d’oreille se placent derrière le pavillon. Un petit tube mène à un embout qui
se loge dans le creux de l’oreille. Il est recommandé pour tous les types de
surdité, légère comme profonde. * Les
intra-auriculaires se divisent en les intra-conduit que l‘on place, comme son
nom l’indique, dans le conduit, et les intra-conques qui se positionnent à son
entrée. Plus petits et de couleur chair, ils sont plus discrets. * Les lunettes
auditives et les appareils boîtiers se divisent en les intra-conduit que l‘on
place, comme son nom l’indique, dans le conduit, et les intra-conques qui se
positionnent à son entrée. Plus petits et de couleur chair, ils sont plus
discrets. * Des
appareillages ouverts avec le conduit auditif aéré pour éviter tout effet
d’occlusion. 2) Les implants
cochléaires L'implant
cochléaire est un implant électronique qui vise à fournir un certain niveau
d'audition pour certaines personnes atteintes d'une surdité profonde (surdités
endocochléaires profondes) ou sévère et pour des personnes souffrant
d'acouphènes. Des électrodes posées chirurgicalement permettent de stimuler
directement les terminaisons nerveuses de l'audition situées dans la cochlée. Les implants
cochléaires peuvent aider à fournir une audition partielle chez les patients
dont la surdité est due à des dommages ou à l’absence totale de cils sensoriels
dans la cochlée. La qualité du son est différente de l'audition naturelle, car
moins d'informations sonores sont transmises au cerveau. L'implant cochléaire
ne fonctionne donc pas dans les cas de surdités dues à l’absence de nerf
vestibulocochléaire, mais il peut permettre parfois la transmission parcellaire
de quelques informations auditives dans les cas où ce nerf est sévèrement
endommagé. Les résultats d'une implantation varient selon les patients et leur
surdité, mais elle peut permettre dans les meilleurs cas de fournir une
audition suffisante pour permettre la compréhension orale spontanée, des sons
ambiants ou permettre des conversations au téléphone. Les implants les plus récents
peuvent permettre une audition améliorée dans les environnements bruyants,
d'écouter de la musique, tout en autorisant par exemple la baignade en eau peu
profonde (par exemple la pochette de protection commercialisée par Cochlear). Un suivi et un
apprentissage sont nécessaires après la pose de l'implant, et le cerveau
demande une période d'adaptation pour apprendre à identifier les informations
reçues. Chaque cas présente ses particularités, et différentes sensations
sonores temporaires peuvent être perçues juste après l'activation de l'implant
: une succession de bips et sifflements sans signification, une impression de
voix déformées comme celle d'un robot ou aiguës comme celle d'un personnage de
dessin animé. Le niveau sonore de l'implant est lentement augmenté, pour donner
le temps au cerveau de s'habituer, et il est possible dans les meilleurs cas de
récupérer plus de 80 % de l'audition. La psychologie du patient et son vécu de
sa surdité entrent pour beaucoup dans l'impression des résultats obtenus. Les
adultes sourds profonds de naissance et depuis une longue durée tendent à
rencontrer plus de difficultés, alors que les jeunes enfants présentent une
capacité d'adaptation très élevée. Ceci peut motiver une implantation précoce
chez les enfants. Composition de
l’implant cochléaire L'implant est
placé chirurgicalement sous la peau, derrière l'oreille. Il existe plusieurs
fabricants et différents modèles, mais ils se composent tous d'une partie
externe et d'une partie interne. La partie
externe comporte : * un ou
plusieurs microphones qui captent l'environnement sonore et transforment le son
en signal électrique. * un processeur
qui filtre les informations sonores reçues, afin notamment de traiter en
priorité la voix humaine, et les répartir sur différents canaux. Les impulsions
électriques sont dirigées ensuite vers le transmetteur à travers un fin fil
conducteur. * un
transmetteur par induction électromagnétique, maintenu par un aimant placé
derrière l'oreille externe. Le transmetteur fournit à la partie interne de
l'appareil l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'appareil ainsi que les
signaux électriques traités par le processeur. La partie
interne se compose de : * un récepteur
et stimulateur, placé sous la peau, il est relié à l'os afin d'être maintenu en
place. Il convertit les signaux sous formes d'impulsions électriques et les
envoie à travers un câble jusqu'aux électrodes. * un groupe
d'électrodes pouvant aller jusqu'à 22 électrodes pour les modèles les plus récents,
traversent la cochlée et transmettent les impulsions électriques aux nerfs de
la rampe tympanique qui les relaient jusqu'au cerveau.
Schéma de la
partie interne de l’implant cochléaire
Partie interne
de l’implant cochléaire
Partie externe
de l’implant cochléaire Fonctionnement
de l’implant cochléaire Les
informations sonores reçues par un appareil installé derrière le pavillon
(oreille externe), sont traitées par un microprocesseur inclus dans cet
appareil. Le signal électrique est envoyé vers la cochlée, par un fil reliant
une antenne (posée sous la peau du sujet) qui transmet le signal aux électrodes
implantées dans la cochlée (jusqu'à 22 électrodes). Les sensations
sonores perçues par le sujet peuvent au début ne pas correspondre aux sensations
de l'audition normale, ni à celles de l'audition appareillée de façon externe.
C'est la raison pour laquelle une éducation auditive spécifique pratiquée avec
un audiologiste (professionnel qui traite et rééduque les troubles de
communication liés à l'audition) est presque toujours nécessaire à sa bonne
intégration par le sujet qui la porte. Après une
période d'adaptation, les résultats deviennent très souvent excellents : de
très nombreux adultes devenus sourds ou enfants implantés très précocement sont
par exemple capables d'utiliser le téléphone. Les publications récentes
indiquent qu'approximativement un tiers des enfants implantés obtient
d'excellents résultats avec une compréhension équivalente à celle d'enfants
normo-entendants, qu'un autre tiers acquiert une compréhension de la parole
correcte, et que le dernier tiers rencontre des difficultés (très souvent
corrélées avec une implantation tardive ou la présence d'autres troubles que la
surdité).
LES PROFESSIONNELS Le médecin
ORL (oto-rhino-laryngologiste) procède à l’examen de l’oreille, au diagnostic
d’une surdité et à l’évaluation de l’audition. C’est lui qui annonce le
diagnostic de surdité aux parents et qui les oriente vers les spécialistes
appropriés. L’audioprothésiste, spécialiste de la correction auditive,
appareille l’enfant sur prescription du médecin. Il choisit et adapte la
prothèse auditive, réalise les embouts et assure l’entretien de l’appareil. L’orthophoniste, cherche à susciter chez l’enfant le désir
de communiquer, c’est-à-dire de comprendre et de se faire comprendre. Dans un
premier temps, il cherche à communiquer avec l’enfant de toutes les façons
possibles, utilisant la situation, l’environnement sonore, les actions, les
mimiques, les gestes, la parole, … Au fur et à mesure de l’évolution de
l’enfant, son rôle principal devient l’éducation de l’audition, de la parole et
du langage oral et écrit. IL apprend à l’enfant à écouter et à donner du sens
aux informations auditives qu’il reçoit avec ses prothèses ou son implant. Il
lui apprend à s’exprimer en contrôlant sa voix et en améliorant son
articulation. Il développe son langage grâce à la lecture labiale et à de
multiples moyens techniques complémentaires. La rééducation est souvent
individuelle mais des groupes peuvent être organisés pour favoriser les
échanges entre enfants. L’éducateur
spécialisé
participe à l’accompagnement familial, à l’intégration en milieu ordinaire, à
l’acquisition de l’autonomie, à l’insertion sociale et au développement de la
communication. Des éducateurs de jeunes enfants peuvent intervenir au stade de
l’éducation précoce et préscolaire. Le
psychologue
a un rôle d’écoute des problématiques individuelles ou familiales. Il peut
travailler à l’aide de différents outils : tests cognitifs, tests collectifs et
entretiens. Il exerce son activité en institution ou bien en libéral. Le
psychomotricien s’assure du développement de la motricité de l’enfant. Il est
attentif à l’expression corporelle de l’enfant et, si besoin est, il peut
l’aider à mieux prendre conscience de son corps, à se détendre et à mieux se
situer dans l’espace. Il peut apporter une aide spécifique dans plusieurs
domaines : troubles de l’équilibre, de la coordination ou encore difficultés
d’ordre relationnel. La prise en charge peut être collective ou individuelle. L’assistant social répond à des demandes
ponctuelles nécessitant un suivi : dossier d’allocation d’éducation de l’enfant
handicapé, prise en charge d’appareillage, accompagnement dans les démarches de
demande de suivi par une équipe spécialisée (SESSAD, CROP, …), etc… L’interprète LSF traduit la langue française en
langue des signes et inversement. Il permet ainsi aux personnes sourdes et
entendantes d’échanger lors de réunions, formations, conférences. Il est tenu,
comme tout interprète professionnel, à la neutralité et au secret
professionnel. Il peut intervenir à l’école, à l’université, en entreprise, au
tribunal et en tout autre lieu. Le codeur LPC a pour fonction de répéter en
langue française accompagnée du code LPC le message oral adressé au sourd et de
lui permettre ainsi une réception plus confortable et sans ambiguïté. C’est
aussi un professionnel lié par un engagement de neutralité et de secret professionnel.
Il peut intervenir d’élèves sourds en intégration, de la maternelle à
l’enseignement supérieur. L’enseignant spécialisé prend en charge
l’enseignement et le soutien scolaire, soit dans le cadre d’un établissement
spécialisé, soit en collaboration avec les professionnels de l’enseignement
ordinaire. L’enseignement peut être monolingue (en français oral et écrit) ou
bilingue (en français oral et écrit et en LSF). Les professeurs de jeunes sourds ont une double
mission : l’enseignement collectif en classe spécialisée ou individuel en soutien
pédagogique, ainsi que l’éducation et le perfectionnement de la parole et du
langage. LE DEPISTAGE DE LA SURDITE A LA MATERNITE
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